JOHNNY HALLYDAY - " POEME SUR LA 7ème" 1970
UNE CHANSON BÊTE A PLEURER?????????????? OSCOUR, JE PLEURE!!!!!!
Qui a couru sur cette plage? Elle a dû être très belle
Est-ce que son sable était blanc?
J'aurais bien aimé toucher du sable
Une seule fois entre mes doigts
Vous prétendez qu'elle était fraîche
Et descendait de la montagne?
Est-ce qu'il y avait des galets
J'aurais bien aimé plonger mon corps
Une seule fois dans une rivière
Montrez-moi des photos pour voir
Si tout cela a vraiment existé
Et de l'herbe, et des fleurs
Et de l'eau, et des pierres
Et des arbres, et des oiseaux?
Allons, ne vous moquez pas de moi
Vous dites qu'il menait à une maison
Et qu'il y avait des enfants qui jouaient autour?
Vous êtes sûrs que la photo n'est pas truquée?
Dites-moi, allons, ne me racontez plus d'histoires
J'ai besoin de toucher et de voir pour y croire
Vraiment, c'est vrai, Il y avait des enfants
Des rivières, des chemins
Des cailloux, des maisons?
À l'heure où la guerre du Viêt Nam bat son plein et fait la quasi-unanimité contre elle, on chante la paix et la fraternité , on prend fait et cause pour une génération qui s'engage, conteste et revendique plus de justice, de solidarité, moins de sang et d'indifférence (C'est écrit sur les murs) ; on évoque une terre souillée par les hommes (La pollution) quand dans un futur proche elle n'est pas carrément détruite par de gros champignons radioactifs (Poème sur la 7e), on clame sur tous les tons la folie destructrice des hommes et leur fuite en avant (Le monde entier va sauter).
On va même, jusqu'à faire le lien entre les hippies d'aujourd'hui et le Messie des chrétiens ; sublime provocation pour les uns, ultime outrage pour les autres, Hallyday chante que « s'il existait encore aujourd'hui, Jésus Christ serait un hippie ». L'auteur et l'interprète s'attirent les foudres de l'Église et de la censure, la chanson étant interdite d'antenne alors que plusieurs magasins retirent le 45 tours de leurs rayons.
Le disque Vie est d'une rare noirceur, un climat servit par un Rock énergique voire violent, exception faites de cette incursion dans la musique classique extrait de la Symphonie no 7 qui magnifie le texte de Philippe Labro.
Dans cette noirceur il y a pourtant encore une place pour l'amour, l'urgence le salut est peut-être là. On veut y croire avec Lire dans tes yeux, Dans ton univers, chansons à l'unisson dont l'une semble la continuité de l'autre. Nostalgique on se souvient de La fille aux cheveux clairs, (souvenir autobiographique d'un voyage aux "States" de Labro).
Mais comme décidément ici Vie s'écrit aux couleurs de la nuit, finalement c'est la trahison qui l'emporte sur l'amour et l'amitié et la conscience lourde l'homme chante « (...) je reste seul, pour toujours » - (Deux amis pour un amour) - et dans sa nuit supplie Rendez-moi le soleil... La Vie enfin.!!!
(WIKIPEDIA)