PIERRE RABHI chez GEO
LES TEMPÊTES ET LES INCENDIES DOIVENT NOUS FAIRE COMPRENDRE QUE LA PLANETE EST FRAGILE MAIS MOINS QUE NOUS, PROTEGEONS LES FORÊTS DU MONDE GRÂCE AUXQUELLES NOUS RESPIRONS!!! SANS OUBLIER LA FAUNE ET LA FLORE!!!
la Corbinière des Landes. Rencontre avec Pierre Rabhi / 21 mars 2010
Jeudi, Pierre Rabhi, agriculteur philosophe, qui défend des pratiques agricoles respectueuses de l'environnement, était de passage à la Corbinière des Landes, à Gomené.
Géo Brunel a accueilli ce Sage qui partage ses convictions. Originaire d'Algérie, cet agriculteur, homme politique, écrivain et penseur, est à l'origine du concept «Oasis en tous lieux», qui vise à promouvoir le retour à une terre nourricière. Auteur de nombreux livres, il défend un mode de société plus respectueux des populations et de la terre. «Face aux inquiétudes, cette dernière sera une valeur sûre dans les années à venir. Les hommes vont devoir apprendre la modération».
Déjà venu en 1987
Pierre Rabhi vit en Ardèche. De passage en Bretagne, il s'est rendu à la Corbinière entre deux conférences à Ploërmel et Guidel (56). «Je suis déjà venu voir mon ami Géo, une fois, après la tempête de 1987. C'était le chaos. Les lieux ont retrouvé leur harmonie et j'adhère pour qu'ils deviennent un endroit préservé, riche d'enseignements. Aujourd'hui, on peut revenir à la façon naturelle des paysans de cultiver la terre, tout en ajoutant avec attention des éléments issus de la science moderne. Face à la crise, la seule valeur sûre c'est la terre».
À noter Pierre Rabhi est aussi à l'affiche, puisque Coline Serreau le fait intervenir dans son dernier film «Solutions locales pour un désordre global». Il sort, aussi, un livre, au titre prometteur: «Sobriété heureuse».
Géo
Après avoir fait le tour du monde en vélo, dans les années 70, Georges Brunel est revenu chez lui, à la Corbinière des Landes, petit massif bocageux près de Merdrignac (22). Un paradis pour les châtaigniers, que son grand père greffait, cultivait et entretenait avec passion. "Les anciens regardaient les arbres pousser, ils les connaissaient... Quand je passais avec l'ancien, il montrait tel ou tel châtaigner et disait : "avec celui-là, tu pourras faire ta charrette".
En 1970, la Bretagne connaît, comme tout le reste de la France, le remembrement. Les taillis sont abattus, le bocage mis par terre. Georges Brunel refuse cette fatalité, rachète petit à petit 247 hectares, et obtient de l'administration de conserver l'ensemble sans remembrement.
Traquant les subventions, chantre de la conservation des écosystèmes, Georges Brunel parcourt la Bretagne, fonde avec une poignée d'amis l'association Arbres, réalise des milliers de photos, constitue une incroyable bibliothèque sur le sujet, organise tous les ans une Fête de l'Arbre... Hélas, au début de l'année il perd photos, archives et livres dans un incendie. Mais rien ne le décourage. Il fait venir des artistes (sculpteurs, écrivains, photographes...) non seulement parce qu'il aime l'art, mais également pour faire venir du public à la Corbinière. L'occasion d'expliquer encore et toujours sa passion et l'importance de conserver des coins de nature vierge, de maintenir en place le châtaignier (il en cultive trois variétés : Val de Rance, Poitou et Picardie).
"Les scientifiques sont les bienvenus ici... Mais, à part la LPO qui vient d'entamer un programme d'observation des oiseaux, personne ne m'a jamais fait de demande. Et c'est dommage, car il y a à la Corbinière un environnement unique en Bretagne !" Avis aux chercheurs intéressés.
J.F.C.