LOUISE LABE - SONNET VIII

   

LOUISE LABE 1526 - 1566        

Je vis, je meurs　; je me brûle et me noie　;

J’ai chaud extrême en endurant froidure　:

La vie m’est et trop molle et trop dure.

J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint grief tourment j’endure

Mon bien s’en va, et à jamais il dure

Tout en un coup je sèche et je verdoie

Ainsi Amour inconstamment me mène

Et, quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être au haut de mon désiré heur,

Il se remet à mon premier malheur　!

Comments

[laurence]

Un poême qui en dit long sur une seule personne!:-)
Bisous Fan

[josette]

c'est en matière amoureuse un resumé de vie, des hauts des bas des peines des joies , mais qu'importe, c'est le temps de l'amour...et quand le petit haut sexy est remplacé par le vieux pull doudou, les bas par les chaussettes tirbouchonnées..rien ne va plus
bises

[Plumedor]

Un bien beau poème....Triste cependant mais le style me plait beaucoup. Bonne journée!

[ag86]

Un magnifique poème. Le sonnet est une forme très difficile, mais admirable. L'amour ici y est bien décrit avec ses ombres et ses lumières.

Bisous. Alain

[colette]

Ce n'est pas d'aujourd'hui, mais j'ai toujuors aimé et lu ses poémes

Bisssssss KOL