LA PASSEMENTERIE

24 mai 2008

LA PASSEMENTERIE AU FIL DU TEMPS (C.L.)

Le Passepoil protecteur des militaires.

Cette bande de tissu souligne les coutures d’un coussin ou d’un vêtement en formant une garniture en relief. Apparu au début du XVIIe siècle, qui réunit « passer » et « poil », a d’abord désigné la fente d’un habit qui laissait dépasser les poils de la doublure. Au XIXe siècle, ce ruban dépasse surtout des uniformes, notamment militaires. Le passepoil permettait, en effet, tout comme la coupe et la couleur, de singulariser le costume d’un soldat. Avant cela et durant longtemps, les combattants risquaient toujours de tuer un des leurs, faute de signes distinctifs entre ennemis !!

L’embrasse prend le rideau dans ses bras.

Comme le suggère sa racine (embrasser, prendre dans ses bras), elle enserre les pans d’un rideau ? Au XIXe siècle, elle se compose d’un faisceau de fils entortillés ensemble jusqu’à former un « câblé ». Pour fabriquer une embrasse, plusieurs ouvriers doivent se poster dans un couloir de 20 à 30m de long (encore à ce jour) !! Là, ils guident les fils à la main et veillent à ce qu’ils pénètrent dans le rouet, utilisé pour les tordre. Ensuite, tout est affaire de goût : l’embrasse peut-être parée de glands ou de galons. Aujourd’hui, perles, coquillages, métal et autres matériaux permettent de réaliser des compositions originales !!

Le pompon, l’ami des coquettes.

Le pompon a sans doute été crée autour de la racine « pomp » qui évoquait l’idée de rondeur. En effet, cette touffe serrée de fils, forme une boule. Au XVIIIe siècle, les coquettes aiment s’en parer. Puis les militaires en ornent leurs coiffures. De nos jours, le pompon accompagne d’autres éléments décoratifs, franges et galons d’ameublement. Ce mot a aussi inspiré le verbe « se pomponner » !!

La frange à la folie.

Dans les salles de réception du XIXe siècle, la frange, du latin « fimbriae » (bord d’un vêtement) st follement tendance. Constituée de fils torses et d’ornements en cascade, elle est le petit détail qui symbolise un certain rang. Déjà prisée au Moyen Âge, elle orne peu à peu les sièges, les fenêtres, les rideaux de théâtre….Vers 1920, les abat-jour à franges de soie ou de perles triomphent. Une parade pour adoucir l’éclat de la fée électricité !!

Le gland, point d’orgue du raffinement.

Ovoïde comme le fruit du chêne qui lui a donné son nom, du latin « glans », cette pièce décorative se compose généralement de deux parties. La partie supérieure est faite d’un « moule » orné de broderie, d’arabesques ou de rosettes (rubans noués en forme de roses). Le bas ou « jupe », entremêle des cordons de soie, de laine ou autres pendeloques de tissu. Au cours des siècles, le gland a largement inspiré les passementiers qui ont crée toute une gamme de modèles, parfois très complexes. Au cours du temps, il a suivi l’évolution des styles : Louis XIII, Louis XV ou Premier Empire. Dans les riches maisons bourgeoises, il a ainsi agrémenté embrasses de rideaux, coins de coussins et courtepointes (couvertures de lit en piqué, ….Même les cordons de sonnettes en ont été pourvus. Cette passementerie dite domestique s’est en effet imposée au XVIIIe siècle : elle permettait d’appeler un domestique discrètement !!!!

Le galon, à la lisière des meubles.

Ce ruban tissé ou tressé se distingue souvent par ses motifs en reliefs. Il traverse ou borde une étoffe. Au cours des siècles, les galons d’or ont ainsi paré les tenues des membres du clergé catholique et rehaussé les uniformes des marins ou autre aviateurs. Chez les militaires, il indique le grade, d’où l’expression « prendre du galon » pour signifier la promotion. Depuis des lustres, le galon apporte aussi la touche finale aux meubles tapissés. Le XXe siècle l’a remis au goût du jour. Il peur ainsi courir sur un simple voilage ou border un jeté de lit, ajoutant sa note sophistiquée !!

Le panache a vraiment de l’allure.

Au XVIe siècle, il désignait un bouquet de plumes sur un casque, comme l’indique sa racine italienne « pennachio ». Bien vite, les passementiers se le sont appropriés. Volumineux, le panache ressemble à une espèce de pièce montée d’où jaillit un bouquet d’agréments tissés, auxquels s’ajoutent parfois des plumes. Il s’épanouit aux quatre coins des ciels de lit, sur les harnachements des chevaux, sur les carrosses….Il témoigne de la fortune de son propriétaire. De quoi « ne pas manquer de panache » !!!

Posté par FANFG à 09:26 - Commentaires […] - Permalien [#]

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