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3 mai 2007

LES DRAGONS

DRAGON_ROUGE

LE DRAGON

Par Luc Le Chatelier

Ces dragons

Si nécessaires...

Des hommes et des bêtes

Depuis la haute Antiquité, et même Au delà si l'on va vers la Chine, les hommes s'inventent des chimères pour terrifier leurs semblables, les tenir en respect, leur faire avaler des sornettes et expliquer l'inexplicable !

Partout, dans toutes les civilisations, depuis toujours, ils sont là, tapis dans l'ombre des grottes, dans la forêt profonde,

La gueule des volcans, ou le fond des océans !

Point commun de toutes ces créatures, elles sont faites de bric et de broc, oui, mais avec, toujours, une dominante reptilienne.

Leur nom, d'ailleurs, est issu du grec drakôn, dérivé du verbe derkomai qui signifie regarder avec intensité, comme le serpent

dont les paupières sont transparentes ! Un perfide, celui-là.

Pensez au tentateur du jardin d'Eden qui pousse Ève et son benêt d'Adam à croquer la pomme: voilà le dragon originel de                  

la chrétienté, qui en connaîtra bien d'autres.

Dans l'Apocalypse selon saint Jean, apparaît« un énorme dragon rouge qui avait sept têtes et dix cornes, et une couronne sur chacune de ses têtes. Avec sa queue, il balaya le tiers des étoiles du ciel et les jeta sur la terre

                                                             

Quant à l'archange saint Michel, il fut, lui, appelé à se battre contre le démon qui, pour livrer combat, s'était transformé

en un dragon redoutable. « La bataille, commença sur le mont Doi en Bretagne.

Satan, assisté par ses hordes maléfiques, se battit farouchement, poursuivit dans le ciel pendant plusieurs jours avant que le dénouement ne se produise à des lieux de là sur le mont Tombe, devenu depuis le « Mont-Saint-Michel »,

Et puis, dans le panthéon chrétien, il y a encore l'histoire de Gargouille.

C'était en l'an 520, du côté de Rouen

Des yeux luisants, des sourcils saillants, la tête et le corps recouverts d'écailles elle vomissait des torrents destructeurs sur tous les malheureux qui, par mégarde, l'approchaient. Jusqu'au jour où saint Romain en personne, évêque de Rouen dans le civil, se présenta face à la bête, armé de sa seule foi !

À la vue de cet imprudent, Gargouille ouvrit une large gueule...

Mais le saint homme leva juste la main et fit le signe de croix. La suite, on l'imagine. Gargouille en ravala ses flots et devint plus douce que l'agneau. 

En souvenir, les tailleurs de pierre des cathédrales lui permirent de se jucher à l'angle des toitures, pour, ultime facétie, cracher les jours de pluie sur les passants. Mais, gentiment La bête horrible est d'abord là pour perdre la bataille, et consacrer le héros.

C'est vrai pour l'archange et l'évêque déjà mentionnés, ou pour l'aspirant demi- dieu Hercule, contraint, au cours de ses douze travaux, de combattre le dragon Ladon, gardien de l'arbre aux pommes d'or du jardin des Hespérides.

Une bête coriace avec ses cent têtes qui chacune parle une langue différente !!

Le prince charmant de nos contes de fées sera aussi révélé par sa victoire sur l'hydre cracheuse de feu qui retenait en son pouvoir trésors et belles endormies

                                                                  

A quoi sert donc le dragon?

Dans d'autres civilisations, le dragon, toujours aussi terrifiant, peut se voir cependant investi de missions franchement bienfaisantes.

A Bali, il joue un rôle protecteur au-dessus du berceau des enfants !

A Bornéo, il est sculpté sur les portes des maisons afin de repousser les mauvais esprits. !

Au Mexique, Quetzalcoatl, le serpent à plumes des Aztèques, dragon souverain du peuple tout entier, incarne la force, certes, mais celle la justice. !

Quant au dragon chinois, symbole du pouvoir impérial, il représente la félicité et la richesse

Naître ou se marier pendant l'année du dragon reste un présage extrêmement favorable.

Ensuite, selon de nombreuses légendes, en Inde comme en Mésopotamie, c'est aux dragons et aux serpents géants que l'on doit la naissance de l'univers.

Quant aux traditions africaines ou océaniennes, elles font souvent référence à des serpents qui en rampant créent le lit des rivières et les replis des montagnes.

      

Enfin, dans tout l'Extrême- Orient, le dragon, symbole de vie, est une allégorie de la renaissance de la nature.

I.’ imagerie le représente souvent crachant le feuillage qui annonce la belle saison.

                                                             

Étonnamment, on retrouve ce type de tradition jusqu'à Mons, en Belgique, où Doudou le dragon, celui qui s'était affronté à saint Georges, est promené à travers la ville dans un grand carnaval au moment des Rogations, les trois jours qui précèdent l'Ascension, pour attirer les bénédictions divines sur les champs et les récoltes. Tout le monde en profite alors pour faire la fête!

                                                   

Hélas, tout passe, tout casse, tout lasse, et les dragons, eux aussi, sont une espèce en voie de disparition.

Ses premiers prédateurs furent, au dix neuvième siècle, la science et les naturalistes qui leur taillèrent leurs premières croupières. Comme Cuvier, par exemple, qui, en 1812, dans le Discours préliminaire de ses recherches sur les ossements fossiles de quadrupèdes, affirme que non seulement il n'existe pas de « taureau carnivore », en référence au Minotaure, mais qu'il ne peut en exister,

« car jamais la nature ne combine ni des pieds fourchus, ni des cornes avec des dents tranchantes » ???????????

Heureusement, il nous reste l'imagination, le cinéma hollywoodien et les contes pour nous rappeler que les dragons sont toujours parmi nous.

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